Mort à la poésie

Mort à la poésie

Barz Diskiant en a marre de la littérature. Alors voici "Mort à la poésie"

Barz Diskiant

Un podcast court pour redonner goût au poème, cet art direct, brut et sans chichis, qui nous parle de nous mieux qu'aucun autre. Animé par Alexandre Bord, alias Barz Diskiant, libraire à Paris, proposé par Addict-Culture.

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Mort à la poésie - Épisode 7 - Nicholas Giguère

Restons au Québec avec un jeune poète, Nicholas Giguère (né en 1985) dont le deuxième livre Queues est paru aux éditions Hamac. Queues est un poème d'une centaine de pages dans lequel l'auteur raconte son désir inassouvi de sexe, et notamment de fellations. Dans la lignée des grands auteurs de la littérature gay (on pense à Hervé Guibert, Guillaume Dustan, William Cliff), Nicholas Giguère dit autant le désir que la solitude, sonde son corps autant que son âme.

Un texte cru, féroce, parfois très drôle, que je vais vous faire découvrir à travers ses premières pages.

Bonne écoute !

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Épisode 6 – Louise Dupré

Louise Dupré est une romancière et poétesse québécoise célèbre et reconnue outre-Atlantique : elle est notamment lauréate du Prix du Gouverneur Général, l'une des plus hautes distinctions littéraires du Canada. Pour le moment, en France, son nom est moins connu. Espérons que ce recueil, La main hantée, paru chez Bruno Doucey en 2018 (après une première édition au Québec aux éditions du Noroît en 2016), lui donne une plus grande visibilité.

Je vous lis le texte d'ouverture du recueil, un poème d'une dizaine de pages d'une grande puissance, d'une grande justesse. L'auteur y raconte le moment où elle a amené son chat chez le vétérinaire pour le faire piquer. Dit comme ça, ce n'est pas forcément très excitant, mais vous verrez comment la poésie peut transformer une expérience quotidienne traumatisante. La poésie comme un grand allié cathartique.

Bonne écoute !

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Mort à la poésie - Épisode 5 - Albrecht Haushofer

Né en 1903, Albrecht Haushofer fut un géographe et professeur d'université allemand reconnu. Lors de l'accession d'Adolf Hitler au pouvoir, et les années suivantes, il ne s'est pas vraiment opposé au nazisme, sans pour autant prendre sa carte du parti. C'est assez tardivement qu'il se rend compte de la situation et, en juillet 1944, il se retrouve mêlé à l'attentat perpétré contre Hitler. Raison pour laquelle il sera emprisonné à la prison de Moabit dans laquelle il rédigera ces sonnets réédités aujourd'hui par la maison d'édition de La Coopérative, dans une nouvelle traduction de Jean-Yves Masson.

La poésie comme seule forme d'expression à la hauteur des circonstances, la seule à lui permettre de faire son examen de conscience et se préparer à mourir. Un recueil étonnant et passionnant, sur la nature humaine, la culpabilité, et aussi le savoir et la culture.

Bonne écoute !

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Mort à la poésie - Épisode 4 - Lutz Bassmann

Alors qu'Antoine Volodine vient de faire paraître son nouveau roman (Frères sorcières, dans la collection "Fiction & Cie" du Seuil), j'ai eu envie de vous parler de l'ouvrage signé Lutz Bassmann paru chez Verdier en 2008 et intitulé Haïkus de prison. La rumeur dit qu'Antoine Volodine et Lutz Bassmann sont la même personne. Ce que nous pouvons affirmer c'est qu'ils font partie des voix du post-exotisme, terme générique servant à décrire le courant littéraire dans lequel leurs ouvrages s'inscrivent.

Haïkus de prison est composé de plus de 500 haïkus mais peut se lire comme un roman car un enchaînement d'événements fait évoluer le destin des personnages : ils sont dans la première partie en prison, dans la seconde à bord d'un train, et dans la troisième dans un camp. C'est drôle, désespéré, et beau, et l'on peut se dire qu'avec beaucoup d'ironie et de tendresse l'auteur rend hommage aux nombreux poètes qui sont un jour passés par la case prison quelle qu'en soit la raison, les idées politiques en étant bien souvent la principale.

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Mort à la poésie - Épisode 3 - Constantin Cavafis

Il y a quelques mois un ami me suggérait de lire un recueil de poèmes intitulé En attendant les barbares de Constantin Cavafis. Un livre que j'avais déjà vu passer mais qui ne m'avait pas attiré plus qu'un autre. Mon ami me dit de regarder notamment le poème qui donne son titre au recueil. Écrit en 1904, ce poème présenté sous la forme d'un dialogue entre un personnage qui en interroge un autre, comme un élève interrogerait un maître, nous suggère que l'arrivée imminente de barbares pourrait être plus désirable qu'à craindre.

J'ai finalement lu le livre quelques mois plus tard, et alors que je venais de terminer la lecture de Sérotonine de Michel Houellebecq, certains poèmes de Cavafis m'ont paru bien houellebecquiens.

L'excellente préface de Dominique Grandmont, traducteur de cette édition en Poésie / Gallimard, vous apportera un éclairage formidable sur cet auteur étonnant, l'un des plus important en langue grecque au début du XXe siècle, né en 1863 à Alexandrie et décédé 70 ans plus tard dans la même ville.

Bonne écoute !